Dans cette série, notre collaboratrice Julie Blondin part à la rencontre des entrepreneurs qui composent l’âme de Place de la Cité. Entre rires et confidences, ils se dévoilent pour nous partager leur histoire et celle de leur commerce. On vous invite à plonger vous aussi dans leur univers, une conversation à la fois.
Pour certains entrepreneurs, leur parcours professionnel semble tout tracé d’avance. Pour plusieurs autres, comme Martin, c’est le hasard des choses qui les mène là où ils sont aujourd’hui.
« J’ai jamais rêvé d’être coiffeur étant jeune », admet Martin d’emblée. Enfant, il avait une amie dont la tante était coiffeuse et qui possédait une ravissante maison. L’image a tant marqué Martin que, plus tard, lorsqu’il a abandonné les études en architecture, c’est vers la coiffure qu’il s’est tourné. Même s’il ne connaissait rien dans ce domaine au départ, il s’est rapidement rendu compte qu’il était dans son élément. « Je suis allé chercher pas mal tous les trophées qu’il y avait à aller chercher à l’école de coiffure », explique l’entrepreneur calme et posé.
Martin nous explique qu’en coiffure, le début de l’entrepreneuriat commence dès la sortie de l’école: chaque chaise de coiffeur est un petit commerce en soi. De façon plus concrète, c’est le rachat de la franchise de Place de la Cité en 2008 qui a marqué le début de Martin et de son associé comme entrepreneurs.
Selon Martin, ce qui distingue son entreprise, c’est le fait « d’amener les coiffeurs à un niveau supérieur et d’offrir gratuitement les formations qu’ils demandent ». Au Salon Darbourg, les coiffeurs sont soutenus dans leur démarche de développement professionnel et même encouragés. « On les aide, on chemine avec eux: comme on a fait avec moi il y a 30 ans en sortant de l’école. » C’est la façon de Martin de redonner au suivant pour transmettre sa passion du métier à d’autres.
Les employés et les clients de Martin font pratiquement partie de sa famille. Il nous raconte comment son entourage au travail est aussi précieux à ses yeux.
« Une entreprise qu’on privilégie, c’est les produits Redken », indique Martin. L’entrepreneur apprécie particulièrement cette marque pour la qualité de ses colorations et de ses produits coiffants, mais aussi, et surtout pour la qualité des formations qu’elle offre. D’autres marques de produits coiffants sont bonnes également aux yeux de Martin, mais il apprécie le côté innovant et ‘humain’ de Redken.
« Ça reste, comme depuis le début, le désir de réussir », nous avoue Martin. Mais ce n’est pas seulement le succès qui le motive. Il y a aussi la passion de former et d’avoir une belle équipe qui grandit et se développe à ses côtés. La clientèle aussi fait partie de la passion pour Martin et son associé. Il explique: « Ce sont des gens qu’on voit au minimum 10 fois par année: on les voit plus souvent que des membres de notre famille. » En les voyant régulièrement et en discutant avec eux de choses et d’autres, Martin avoue qu’il s’attache à chacun de ses clients. Et les confidences se dirigent facilement à ses oreilles: « On est au courant d’à peu près tous les secrets [des clients] », s’exclame-t-il en riant.
Martin reconnaît qu’être entrepreneur, ce n’est pas toujours rose: les défis sont nombreux. Malgré tout, il ne changerait rien à son parcours.
Le plus gros défi aujourd’hui selon Martin, c’est « d’amener les gens à choisir le métier ». Trouver des coiffeurs qui veulent se lancer dans le domaine, ce n’est pas évident. « La technique de coiffure, on l’offre, c’est facile. Mais aller chercher des gens et dire ‘venez en coiffure avec moi, vous allez avoir une belle vie’, c’est un défi », raconte Martin, avec une pointe de tristesse. Lorsqu’il s’est lancé en entrepreneuriat, il n’avait qu’à afficher un poste et il y avait plusieurs candidats qui postulaient. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, et il faut faire preuve de créativité pour attirer des coiffeurs. « Il faut se débrouiller pour rendre le métier intéressant et un métier d’avenir », ajoute Martin. De son côté, la passion pour le métier est claire: « Je n’ai jamais manqué de rien en 30 ans, j’ai toujours été heureux avec mon métier, et je suis capable de le partager. »
« S’il se pose la question, qu’il l’essaie, qu’il fonce! », s’exclame Martin. Et on peut dire que ce conseil, il l’a suivi lui-même. Il ajoute: « Il n’y a rien à perdre, tout à gagner. » Martin compare l’entrepreneuriat à un sac à dos: si on ne l’essaie pas, on ne saura jamais si on est de taille pour le défi ou non.
Alors, futurs entrepreneurs, suivez le conseil de Martin et osez!